L'année passée, en mars, le club de football de l'AL Coataudon avait initié une action en faveur de jeunes migrants à l'occasion d'un match. Celle-ci se poursuit cette saison, et des entraînements réguliers ont lieu au complexe sportif de Kerlaurent. Nous avons rencontré Luc Tréguer, président du club, qui évoque cette initiative.
Comment organisez-vous ces entraînements et combien de jeunes les suivent ?
« Suite à la rencontre, en mars, on s'est dit que c'était sympa et nous avons contacté le Centre départemental d'action sociale pour renouveler l'opération, mais avec un entraînement hebdomadaire, le mardi, de 17 h à 18 h 30. Une convention a été signée pour une saison. Au départ, les jeunes migrants étaient une dizaine, voire jusqu'à 30, à venir ! Nous essaierons d'ajouter une séance, le jeudi. Ce soir, ils sont 22. Plusieurs sont venus à pied, du centre-ville de Brest jusqu'à Kerlaurent, faute de tramway (panne électrique). L'objectif est de ne pas les laisser sans rien faire et de leur permettre de pratiquer le football, qui est pour beaucoup une passion. Tant que leur situation n'est pas établie, ils ne peuvent signer de licence. Les mineurs ont des droits, les autres... ».
Et côté matériel, comment ça se passe ?
« Au CDAS, ils ont le gîte et le couvert. Beaucoup viennent de Guinée Conakry ou encore du Mali, d'Afghanistan... Ils n'ont rien ! Nous leur donnons des shorts et des chaussettes. Les maillots ont gentiment été fournis par les professionnels du Stade Brestois 29 (qui s'entraîne également à Kerlaurent). Pour les chaussures, nous avons bénéficié d'une aide de 900 € du CDAS et avons acheté 25 paires, que nous prêtons. J'en profite pour lancer un appel, car il faudrait encore des chaussures de foot, à partir de la pointure 40, et des tenues de sport en bon état. On peut les apporter ici, à Kerlaurent, le mardi soir ».
Êtes-vous nombreux à assurer l'encadrement ?
« Nous sommes cinq dirigeants bénévoles à encadrer ces entraînements : Christophe Genty, Steven Grall, Christian Kerjean, Claude Jézéquel et moi-même. Le football est un sport universel. On n'est pas là pour les juger, on ne sait même pas pourquoi ils sont là, combien de temps ils vont rester... Ce qui compte c'est qu'ils passent un bon moment et pensent à autre chose. Ce serait bien que ce genre d'accueil s'étende, pourquoi pas, dans d'autres sports ? Si des entreprises sont sensibles à notre action, elles peuvent me contacter, nous avons des besoins énormes ».
Contact
Luc Tréguer, tél. 06.72.13.98.23.