Quand le ballon de foot console de l'exil

5 Avril 2018

De gauche à droite, Steven Grall, Luc Tréguer, Claude Jézéquel, et Christian Kerjean avant une séance d'entraînement avec de jeunes migrants

Depuis un an, les bénévoles du club de l’AL Coataudon, à Guipavas, ont mis en place des entraînements pour de jeunes migrants. Sur le terrain, tous parlent la même langue.

L’initiative

En cette fin d’après-midi de mardi, à Guipavas, les vestiaires de Kerlaurent s’animent. Depuis l’arrêt du tramway tout proche, de jeunes migrants arrivent progressivement au stade. Tout sourire, ils vont jouer au foot sous la conduite des bénévoles du club local. Dans les vestiaires, des caisses remplies de chaussures et d’équipements sont installées pour que chacun puisse se préparer.« Nous avons trouvé des chaussures grâce à l’association Taol Sikour 56. Des adhérents du club nous ont également donné des équipements. Nous les prêtons le temps des entraînements », indique Luc Tréguer, président du club de l’AL Coataudon. Au passage des joueurs, le dirigeant réclame un certificat médical tout en s’inquiétant de la blessure d’un autre. « Cela ressemble fortement à un début de saison dans notre club quand il faut réclamer les certificats », sourit-il.

« Une bouffée d’oxygène »

Luc Tréguer est à l’origine du projet mené depuis un an en collaboration avec le Centre départemental d’action sociale. « Tout a commencé à l’issue d’un match, explique-t-il. Nous nous sommes rendu compte qu’il valait mieux organiser des entraînements plutôt que des matches pour éviter les tensions. »Depuis, ils sont une soixantaine de jeunes migrants, âgés de 16 à 18 ans, à venir s’entraîner le mardi et le jeudi. « Nous sentons bien que c’est une bouffée d’oxygène dans leur quotidien », souligne Luc Tréguer.

Le football, une langue internationale

Aux abords du terrain, Steven Grall, Claude Jézéquel et Christian Kerjean ont pris place. Tous trois ont répondu présent pour animer les séances. Le jeudi, ils sont rejoints par les bénévoles de l’amicale des éducateurs du district. « Leur situation me touche et j’ai tout simplement proposé de donner un coup de main », indique Steven.Claude renchérit : « Pour moi c’est un peu pareil. C’est aussi très enrichissant, ils sont très à l’écoute pour progresser. Bien sûr, il y a la barrière de la langue parfois, mais la langue du football est internationale ! »« Nous sommes conscients que beaucoup ont vécu des situations très difficiles, mais on ne pose pas de questions, sauf s’ils souhaitent s’exprimer, poursuit Luc Tréguer. Si nos jeunes devaient fuir notre pays, on serait bien contents qu’ils trouvent une main tendue ailleurs. »Le projet a fait son chemin et semble bien parti pour durer. « À ma connaissance, nous sommes les seuls en France à avoir mis en place un tel partenariat avec une collectivité locale. Ce serait bien que cela se développe, nous avons écrit au ministère des Sports à ce sujet », conclut Luc Tréguer.

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